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III/Les inconvénients des biocarburants expliquant leur faible utilisation

 

 Une étude de l’INSEE a prouvé que les ENRt (énergies renouvelables thermiques) ne représentaient, en France, que 6,6% des énergies primaires utilisées en 2012. On considère que les énergies primaires sont l'ensemble des produits énergétiques non transformés, exploités directement ou importés. Cependant, on constate que l’utilisation d’ENRt a légèrement augmenté depuis 1973 (de 1,4%). De plus, on constate que la consommation de pétrole est de 30,3 %, ce qui est très conséquent, mais elle a tendance à diminuer très fortement au profit de l’électricité primaire. 

 

Titre : tableau résumant la structure d’énergie primaire de 1973 à 2012

               

   De plus, dans l’ENRt, de nombreuses énergies renouvelables sont comptées. En effet, d’après une étude de l’INSEE, la part des biocarburants dans l’utilisation des ENRt est de 11% comme le prouve ce diagramme : 

Titre : Diagramme montrant la part de production d’énergie primaire renouvelable en 2012

 

   Cela signifie que les biocarburants représentent 0.66% des énergies primaires en 2012. Ces chiffres reflètent une réalité : les biocarburants ont des inconvénients de plusieurs types qui expliquent qu’on les utilise très peu.

 

 

 

 

 

 

 

Les biocarburants ont, en effet, des désavantages économiques.

Pour produire les biocarburants de toute génération, à grande échelle, l’investissement financier est très lourd, c’est-à-dire extrêmement coûteux, encombrant et complexe. On peut le constater avec cette usine à Crescentino (située au nord de l’Italie) :

1) Des inconvénients économiques et sociaux

 

 

 

 

 

Titre : image de l’usine de production de biocarburant de Crescentino (Italie)

               

  Cette usine produit de l’éthanol à partir de biomasse (ensemble des matières organiques). Ce sont donc des biocarburants de 2ème génération. Cette usine mesure 14000 m², a coûté 150 000 000 €  et utilise 270 000 tonnes de biomasse pour ne produire seulement que 40 000 tonnes d’éthanol. Elle illustre bien une des raisons pour laquelle les biocarburants sont très peu utilisés.

De plus, les biocarburants de toutes générations ont un surcoût de production très important par rapport au pétrole. En effet, par exemple, à quantité équivalant, l’éthanol coûterait à la production dans les pays du Nord, 50% à 80% de plus que l’essence. Deux moyens existent  pour que l’éthanol deviennent compétitif par rapport à l’essence : la défiscalisation et le soutient de l’Etat. En effet, pour que l’éthanol devienne compétitif, l’Etat devrait ne plus prélever la TIPCE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) qui s’élève à 70 centimes par litre pour le 95 et 98 sans plomb. L’Etat pourrait aussi donner des aides financières aux industries des biocarburants pour qu’elles réduisent le prix de vente de leur biocarburant.

La production de biocarburants de 1ère génération à grande échelle provoquerait l'augmentation des prix des produits alimentaires. En effet, à cause d’eux, le nombre des terres agricoles destinées à la production de denrées alimentaires diminuerait. Les denrées deviendraient de plus en plus rares, leur prix augmenterait donc. Ces chiffres sont révélés par le CCR (Centre Commun de Recherche de L'Union Européenne). En effet, d'après lui, si les huiles de palmes et de soja sont utilisées pour la production de biocarburants, elles seront moins disponibles pour l'alimentation. Si l'Union Européenne ne change pas sa réglementation, la moitié des huiles végétales serait destinée à la production de biocarburants, d'ici 2020. Ceci provoquerait une hausse importante des prix. Par conséquent, l'huile de palme deviendrait aussi chère que les autres huiles, ce qui provoquerait un arrêt de a production, et beaucoup de chômage dans les pays producteurs (Indonésie, Malaisie, Thaïlande, Nigeria).

Titre : photo d'un champ d'huile de palme en Malaisie

 

Mais, l'Union Européenne envisage de limiter la production de biocarburants de première génération afin, d’une part de développer les deux autres générations de biocarburants, et d'autre part, pour pouvoir garder assez de terre pour l’alimentation, que nous allons aborder dans le 2).

 

 

 

 

 

 

Les biocarburants ont aussi des inconvénients stratégiques et politiques. Pour cela, nous allons nous intéresser aux biocarburants de 1ère génération car ce sont les plus utilisés.

Un premier désavantage stratégique expliquant la faible utilisation des biocarburants est que si l’on utilisait des biocarburants de 1ère génération, un problème se poserait : le manque de terre agricole. En effet, si les habitants des pays du Nord (Europe+ Amérique de Nord + Corée du sud+ Australie) ne réduisent pas leurs consommations, il n’y aura pas assez de terre agricole pour produire assez d’éthanol et pour continuer à garder nos habitudes de consommation (abondance de nourriture + utilisation de la voiture excessive). Si l’on voulait réellement produire des biocarburants, il faudrait utiliser des terres agricoles qui sont destinées à la production alimentaire. On estime que pour faire voler tous les avions au biocarburant, il faudrait deux millions d’hectares de terre agricole (= 200 millions de kilomètres carrés) soit environ 7 fois la taille des surfaces cultivées en France (et 10 fois la taille des surfaces cultivées en France si l’on exclue l’alimentation animale).  De plus, la production de biocarburants, peut avoir des conséquences dramatiques si on les cultive dans des pays pauvres. La Sierra Leone est un parfait exemple de ce problème lié aux biocarburants. Ce pays extrêmement pauvre d’Afrique (ayant l’un des plus faibles IDH du monde) a vu ses terres agricoles destinées à la production alimentaire diminuer au profit de terres destinées à la production de canne à sucre pour la production d’éthanol. Cette photo le montre bien :

2) Des inconvénients politiques et stratégiques 

Titre : photo montrant des terres agricoles en Sierra Leone pour la production de canne à sucre

                Du coup, la Sierra Leone est obligée d’acheter du riz alors qu’elle le produisait avant. Et le comble, est que les terres sont possédées par l’entreprise suisse Adaxx Bioenergy qui importe l’éthanol en Europe. Du coup, les habitants de Sierra Leone, ne profitent même pas de l'argent de l’éthanol. Si on voulait remplacer totalement le pétrole par du biocarburant, le constat serait affligeant. Pour faire les calculs, on se base sur ces deux tableaux :

Titre : tableau montrant la consommation de pétrole en 2012 et 2013 dans différents pays et dans le monde  

Titre : tableau récapitulant des informations sur différents biocarburants

 

On peut observer que nous avons consommé 4185 millions de tonnes de pétrole en 2014 dans le monde. De plus, si on s’intéresse à la production d’éthanol à partir du blé, il faudrait environ 24 000 000 km² (=2 400 000 000 hectares) de terres cultivables pour pouvoir remplacer le pétrole par de l’éthanol fabriqué à partir de blé. Le ministère de l’agriculture estime qu’il y a 4,2 milliards d’hectares de terres cultivables dans le monde. Cela signifie qu’il faudrait que la moitié des terres agricoles soient dédiées à la production de blé pour les biocarburants, ce qui est impensable car on ne parviendrait pas à subvenir aux besoins en alimentation du monde. 

 

                                                                                                                                     

 

 

 

Enfin, la production de biocarburants à grande échelle aurait des désavantages écologiques majeurs.

Nous allons, tout d’abord nous intéresser à la production de biocarburants de 1ère génération.

Nous allons, aborder le cas du Brésil, 1er producteur d'éthanol, pour commencer, avec la production d’éthanol à partir de canne à sucre. Un des principaux problèmes est que celle-ci accélère le processus de déforestation. En effet, au Brésil, l’éthanol est de plus en plus utilisé comme carburant comme nous le prouve ce graphique : 

3) Des inconvénients écologiques 

Titre : graphique montrant la production d'éthanol au Brésil en fonction des années

 

Cet éthanol est principalement produit grâce à de la canne à sucre. En 2009, le gouvernement brésilien a autorisé la plantation de canne à sucre sur de nouvelles terres, notamment en Amazonie. De coup, cela accélère le processus de déforestation de l’Amazonie. Si on continue la déforestation de la forêt amazonienne à ce rythme, elle aura disparu en 2030.

Titre : carte illustrant les parties de la forêt amazonienne déforestées, reforestées et intactes

               

Cette carte montre bien l’ampleur de la déforestation. De plus, comme cette déforestation s’accélère, la forêt amazonienne, risque d’être rayée de la carte. Cependant, on constate qu’il y a des reforestations qui permettent la limitation de la destruction des forêts.

D’autre part, si on prend comme exemple les biocarburants produits à partir de colza, de tournesol ou de betterave on constate qu’ils ont de nombreuses pertes au cours de leur production. En effet, quand on produit du biocarburant à partir de colza, il faut extraire l’huile des graines. Or, lorsque l’on extrait l’huile de la graine de colza, il reste des déchets (que l’on appelle tourteau). On estime que l’on obtient autant de tourteau que d’huile de colza. Le principe est le même lorsque l’on extrait de l’huile à partir de graine de tournesol. Lorsque l’on produit du biocarburant à partir de la betterave, il y a autant de pulpe inutilisée que de liquide riche en sucre (on peut le constater avec l’expérience).

La production de biocarburant à partir de colza ne serait donc pas écologique d’autant plus qu'elle est très consommatrice d’engrais. En effet, pour faire pousser du colza avec un rendement élevé, il faudrait de l’engrais. Or, la production d’engrais par les industriels rejette beaucoup de CO2. De plus, la plupart des engrais, étant chimiques, polluent le sol car ce sont des sources de N2O (protoxyde d’azote). La production de ces biocarburants provoquerait aussi l’appauvrissement des sols.

Un autre problème se pose avec les biocarburants de 1ère génération : la consommation très importante en eau. On peut le constater avec ce tableau de la FAO (Food and Agriculture Oragnization = Organisation pour la nourriture et l'agriculture) :

Titre : tableau montrant les besoins en eau des cultures énergétiques

 

Plusieurs chiffres dans ce tableau sont ahurissants : pour produire des biocarburants à partir de canne à sucre, il faudrait 1333 litres d'eau par litre de carburant, ce qui est énorme. Pour le maïs, il en faudrait 857 litres. Or, il n'est pas possible de consommer toute cette eau pour les biocarburants, quand on sait que cette ressource est limitée. On a précédemment vu les inconvénients des biocarburants faits à partir d'huile de palme. Le colza a un énorme désavantage : il a un rendement annuel très faible de 100 litres par hectares. Cela signifie qu'il faudrait beaucoup de terres pour le colza, qui pousse sur les terres de pays continentaux, océaniques et ceux où il y a la mousson . Or, il paraîtrait impossible, de produire beaucoup de colza dans ces pays (pays du Nord + Inde et Chine) car les terres sont déjà très exploitées comme on le constate sur ce graphique de la FAO :

 

Titre : rendements de certaines cultures destinées à la fabrication de biocarburants

 

Les rendements de colza en Europe (France, Allemagne et Royaume-Uni) sont déjà au maximum. Or, d'après le gouvernement français, les SAU (surface agricoles utilisées sont de 32 millions d'hectares sur les 55 millions d'hectares qui composent le territoire français. Le reste du territoire est occupé par des forêts, des cours d'eau… Il serait donc impossible de planter plus de colza en France (sauf si on décide de déforester ou de manger moins).

Les biocarburants de 1ère générations ont un désavantage écologique : la volonté de recourir aux OGM afin d’améliorer les rendements. Les OGM (organismes génétiquement modifiés), sont des végétaux, à qui on a modifié l’ADN, pour les rendre plus résistants et moins consommateur en eau. Le problème des OGM est qu’ils risquent d’affaiblir la biodiversité et qu’ils ne sont pas efficaces sur la durée. De plus, ils rendent les paysans dépendants (ils n’ont plus le droit de planter que des OGM s’ils en ont planté une fois). De plus, les  OGM n'ont pas prouvé depuis vingt ans qu'ils permettaient d'améliorer les rendements (d'après l'UCS).

 

Les biocarburants de 2nde génération ont pour désavantage écologique la forte consommation énergétique nécessaire à leur production. En effet, pour produire des biocarburants à partir de biomasse, il faut chauffer cette biomasse à plus de 1000°C. 

 

Enfin, les désavantages des biocarburants de 3ème génération sont que l'on ne les connaît pas très bien. On ne sait pas s'ils permettent vraiment de polluer moins. 

 

Conclusion de la partie:

 

Le pétrole est inégalement réparti sur Terre et il présente de nombreux risques (accélération du réchauffement climatique, source de nombreux conflits). C’est pour cela que l’on a cherché à créer des ressources alternatives dont les biocarburants. Mais ces derniers ont de nombreux désavantages. En effet, ils ont des désavantages économiques. Leur production à grande échelle coûte extrêmement chère. Leur prix de revient à la pompe serait 50 à 80 % plus cher que l’essence. La production massive de biocarburants de 1ère génération provoquerait la hausse des prix des produits alimentaires. De plus, ils possèdent des inconvénients politiques : s’ils sont produits dans les pays pauvres, ils augmentent la pauvreté comme en Sierra Leone, s’ils sont produits dans les pays riches, il faudrait que presque toutes les denrées alimentaires soient mises au service des biocarburants. Enfin, ils ont des inconvénients  écologiques : ils favorisent la déforestation comme au Brésil, tous les biocarburants créent des tourteaux lors de la production, qui ne peuvent pas servir à produire des biocarburants et ils sont très gourmands en eau, qui est une ressource à préserver.

La production des biocarburants de 2nde génération consomme énormément d'énergie. On connait peu les risques des biocarburants de 3ème génération. Il faut donc être prudent quant à leur utilisation.

Ménestreau Victor

Plé Antonin 

Pedrini Hugo

Gaignebet Pierre

 

Lycée Marcel Pagnol 

3 Avenue De La Terrasse Prolongée 

91200 Athis-Mons

 

 

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